Projet de Nutrition et de Développement de la Petite Enfance (PNDPE 2020-2023)

Contexte

La malnutrition demeure un problème de santé publique au Bénin. Selon le rapport mondial 2014 sur la nutrition, la malnutrition sévit dans le pays sous différentes formes, au point où si rien n’est fait, le Bénin ne serait en mesure d’atteindre aucune des six (06) cibles de la nutrition fixées par l’Assemblée Mondiale de la Santé (AMS) en 2012. Selon les résultats des Enquêtes Démographiques de Santé (EDS 2017-2018), la prévalence de la malnutrition chronique dépasse largement le seuil critique fixé par l’OMS, avec 32% des enfants de moins de 5 ans qui souffrent du retard de croissance au Bénin. Quant à la prévalence de la malnutrition aiguë des enfants de moins de 5 ans, elle oscille autour de 5% (seuil moyen fixé par l’OMS). Mais, de grandes disparités s’observent au niveau des départements du Bénin (6,9% dans l’Alibori et 3,4% dans le Couffo). On estime à 17% la prévalence de l’insuffisance pondérale. Bien que la pratique de l’allaitement maternel soit largement admise par les mères d’enfants (96%), seulement 42 % des enfants sont exclusivement allaités de la naissance à 6 mois conformément aux recommandations de l’OMS. Au Bénin, l’anémie sévit chez 72 % des enfants de 6-59 mois et 58 % chez les femmes en âge de procréer.

Par ailleurs, la proportion des ménages en insécurité alimentaire limite, a presque triplé en cinq (05) ans passant de 12,2% en 2008 (AGVSAN, 2008) pour se situer à 33,6% en 2013, selon le rapport de l’Analyse Globale de Vulnérabilité et de Sécurité Alimentaire (AGVSA 2013).

Les études révèlent qu’une architecture cérébrale solide est essentielle pour l’accumulation de compétences associées au bon état de santé, à des résultats positifs et à la réussite des enfants tout au long de leur vie. Depuis sa conception jusqu’à son entrée à l’école primaire, le corps et le cerveau de l’enfant se développent plus rapidement et sont plus malléables qu’à tout autre moment de sa vie. Pendant cette période de sa vie, il est essentiel que l’enfant bénéficie de soins répondants, attentifs et stimulants, de soins sanitaires et nutritionnels de qualité, d’une protection contre le stress toxique et qu’il lui soit donné la possibilité d’apprendre tout en s’amusant. Des preuves récentes ont, par ailleurs, montré que le retour sur investissement des programmes consacrés à la petite enfance est très élevé et varie entre 1,17 et 1,6. En raison des avantages considérables à long terme, les investissements dans la petite enfance peuvent mettre un terme à la transmission intergénérationnelle de la pauvreté, favoriser la prospérité partagée et promouvoir l’équité.

Dans le cadre de la mise en œuvre des réformes dans le secteur de la Nutrition et ayant débouché sur l’élaboration du Plan Stratégique du Développement de l’Alimentation et de la Nutrition (PSDAN), puis à la mise en place du Conseil de l’Alimentation et de la Nutrition (CAN), des projets de nutrition tels que le Projet de Nutrition Communautaire (PNC 2011-2015) et le Projet Multisectoriel de l’Alimentation, Santé et Nutrition (PMASN 2014-2019) ont été exécutés sur le plan national. Dans le but de maintenir et de renforcer cette dynamique, le Gouvernement du Bénin a obtenu de la Banque Mondiale une subvention d’un montant de 50 millions de dollars US pour financer le Projet de Nutrition et de Développement de la Petite Enfance (PNDPE) qui s’appuie sur les acquis du PMASN.

Objectif du projet

Améliorer la mise en œuvre des interventions et des services de nutrition et de développement de la petite enfance dans les zones ciblées des communes bénéficiaires. Groupes cibles : le projet vise principalement les enfants de moins de cinq ans, ainsi que leurs mères, leurs pères et les personnes qui assurent leur garde (grands-parents, adolescentes et adolescents, toute gardienne d’enfant) dans les communes ciblées.

Les composantes du projet :

Composante 1 : Gestion et coordination des interventions de la petite enfance
L’objectif de cette composante est d’améliorer les politiques, la stratégie multisectorielle et les mécanismes de gouvernance en vue d’une approche intégrée de la coordination de la mise en œuvre des interventions en faveur de la nutrition et du développement de la petite enfance.

Composante 2 : Interventions à base communautaire pour la petite enfance
Cette composante constitue le cœur opérationnel du projet, avec pour objectif d’améliorer la mise en œuvre de l’ensemble de services au niveau communautaire afin d’améliorer les résultats en matière de nutrition et de développement de l’enfant.

Composante 3 : Alimentation et nutrition scolaire primaire intégrée
A travers cette composante, le projet appuiera 10-12 communes dans l’élaboration d’un programme d’alimentation scolaire liée à la production locale (HGSF) pour 125 écoles primaires afin d’atténuer la faim à court terme chez les écoliers sous – alimentés. Ce projet incitera les parents à inscrire leurs enfants à l’école et à accroître l’implication de la communauté dans la gestion du primaire.

Composante 4 : Intervention d’urgence en cas de besoin (CERC)
Un CERC sera inclus dans le projet conformément à la politique opérationnelle pour les projets dans des situations de besoin urgent d’assistance ou de contraintes de capacité.

Lieu de mise en œuvre du PNDE par THP-Benin : Commune de N’DALI